article paru dans la charente libre apres le match Carcassonne Angouleme
On a tellement poussé, que si le match avait duré une minute de plus, ils auraient fini derrière le guichet », estime le pilier gauche Anthony Bousquet au sujet de la dernière action
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La prestation angoumoisine, vendredi à Carcassonne (10-6) a suscité autant d'espoirs qu'elle n'a laissé de regrets.
Très indisciplinés et un peu chanceux dans le premier acte, les Charentais ont ensuite payé leur stérilité offensive au prix fort, malgré leur domination, et en dépit de la demi-heure disputée en supériorité numérique en seconde période.
Dans ce contexte, le « petit » point de bonus défensif glané chez les Audois apparaît comme un maigre lot de consolation, même si les Angoumoisins auraient sans doute signé des deux mains, avant le match, pour un tel résultat.
Ce qui ne change pas grand-chose à l'agacement du pilier Anthony Bousquet : « La frustration et la colère priment. Colère envers nous-mêmes, et notre entame catastrophique. Pendant 25 minutes, on n'a pas existé. » Trop pénalisé, à l'image des deux cartons reçus par Ayestaran (12e) et Mau (20e), Angoulême n'a dû son salut qu'à la déveine du buteur maison Latorre (2/6), à l'efficacité de son alignement, et à sa solidarité défensive. Sans quoi le SA XV serait rentré aux vestiaires en accusant un retard bien plus important que ses quatre points de débours à la pause (10-6).
Des choix contestables
Avant de montrer un visage autrement plus séduisant en seconde période. Même si le tombereau d'occasions gâchées n'a fait qu'alimenter la frustration de la bande à Bousquet. « Sur les 40 dernières minutes, on a montré notre vrai visage. J'attribue surtout ce manque de réalisme à nos mauvais choix. On est dominateurs en mêlée, et sur trois pénalités tout près de la ligne, on choisit de jouer vite. Globalement, on a eu tendance à trop vite se débarrasser du ballon alors qu'on savait que si on insistait en mêlée, l'arbitre pouvait très bien aller au milieu des poteaux. »
Trois essais refusés
Une précipitation à laquelle se greffe un arbitrage pas toujours cohérent, vu la façon dont les Angoumoisins ont été systématiquement pénalisés dans le premier acte. « Et puis il y a ces trois essais refusés, dont celui de Léo (Halavatau, NDLR), que tout le monde voit valable, appuie Bousquet. Cette décision, elle nous met un peu dedans (44e). »
Un gros temps fort que les Angoumoisins ne parviendront pas à concrétiser, en dépit des biscottes écopées par Téléfoni (47e) et Bissuel (57e), et des 20 minutes d'infériorité numérique qui en ont découlé.
De quoi alimenter rehausser l'amertume de Charentais de nouveau plombés par leur indiscipline en toute fin de match, malgré une nette supériorité sur le plan physique et numérique. Les Angoumoisins évoluaient alors à 15 contre 13 (78e), avant de se faire pénaliser dans un regroupement, et de rouler sur un paquet d'avants audois éprouvant toutes les peines du monde à conserver le ballon dans les dernières secondes. « Cette dernière action symbolise parfaitement la rencontre, expose Anthony Bousquet. On était plus frais. Et on a tellement poussé, que si le match avait duré une minute de plus, ils auraient fini derrière le guichet. »
Une puissance qui rassure, mais qui ne suffit évidemment pas à évacuer les regrets. « On est satisfait sur certains points, et frustrés sur d'autres, conclut le sémillant pilier. Mais pour un promu, c'est déjà très bien d'être là. Défensivement, on possède de solides garanties, en conquête, on s'est hissé au niveau que Julien espérait. Sur le plan de l'alignement, on a d'ailleurs fait l'un de nos meilleurs matchs, et en mêlée, on a su résister à une équipe qui venait de marquer deux ou trois essais sur des ballons portés lors de ses dernières rencontres. » Encourageant, mais malgré tout insuffisant.